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cafephilotrouville

Pourquoi la démocratie ?

On peut critiquer la démocratie pour l’améliorer, mais non la combattre, et rares sont les mécontents qui vont jusqu’à vouloir changer de régime. Il y a bien de temps à autre, lorsque la démocratie frise la pagaïe, la tentation du chef, mais les gens ne sont pas assez fous pour y céder. En ce sens, la démocratie n’est pas l’antichambre obligé de la tyrannie, comme le pensait Platon.

La démocratie n’est pas un état, mais un processus, indéfiniment perfectible, au contraire de tous les autres régimes qui sont d’emblée tout ce qu’ils doivent être. Elle caractérise une société ouverte, qui peut évoluer. Elle est donc calquée sur l’individu, qui lui aussi est indéfiniment perfectible, et c’est le régime qui lui est le plus favorable, en lui fournissant les libertés et les droits qui permettent son développement. Non il est vrai à quelques individus, qui dans une société basée sur le privilège disposent d’une liberté et de droits exorbitants, mais à tous. C’est donc une société qui réalise la justice, dans la mesure où on s’accorde à la définir comme le maximum de liberté et d’égalité pour tous, et c’est une société égalitaire sans être égalitariste, l’égalité étant tempérée par la liberté.

Ceci pour le principe. Dans les faits, la démocratie est fragile et imparfaite. Elle est fragile parce que les individus n’y sont plus liés par des liens organiques, comme dans les sociétés d’ancien régime, et qu’il y a un risque d’atomisation de la société, risque compensé, mais seulement en partie, par des institutions comme la sécurité sociale. L’égalité produit des effets pervers, comme l’individualisme et la difficulté à se mettre d’accord. Et c’est seulement en démocratie qu’existe le risque de voir le peuple se constituer en une masse entre les mains d’un chef.

D’autre part, la démocratie est imparfaite parce que le principe d’égalité n’ y est pas assez étendu : les droits politiques restent en partie formels, les couches populaires ayant peu accès à la représentation nationale, les minorités ne disposent pas toujours de la totalité des droits civiques, et le principe d’égalité est continuellement bafoué dans la sphère économique, tant par l’échelle des revenus que par l’absence de démocratie dans l’entreprise.

Toutefois, ce ne sont pas là des raisons pour renier la démocratie, mais seulement pour l’améliorer. Le jeu des institutions le permet, il permet d’atteindre pacifiquement aux mêmes objectifs qu’une révolution sociale. La clé réside dans la mobilisation civique des citoyens, pour donner des contenus renforcés aux droits et libertés existants, et pour créer de nouveaux droits et de nouvelles libertés. C’est possible, et c’est la raison pour laquelle la démocratie est, non pas le moins mauvais des régimes politiques possibles, mais tout bonnement le meilleur.

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