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LA FRAGILITE DE LA VERITE

Le thème de la fragilité de la vérité fait allusion à l’actualité, à savoir la prolifération des fakenews ou encore, en français, les infox ou encore les « vérités alternatives », ou encore post-vérité. Ce phénomène qui a été amplifié de manière hyperbolique sur Internet renvoie à la multiplication de mots précédés par le préfixe post : post démocratie, post modernité, post vérité etc.

Pour préparer cette introduction je me suis inspiré de trois ouvrages :

  • Myriam Revault d’Allonnes . . Édition du seuil. 2018

  • Manuel Cervera-Marzal Le bord de l’eau. 2019.

  • Hannah Arendt « Vérité et politique ». (Page 289 à 336). 1972. [1954]

Je vais introduire la discussion en faisant un bref historique de la question à l’époque contemporaine puis en remontant à la discussion entre Aristote et Platon pour éclairer les problèmes contemporains et enfin je terminerai par des propositions de ce que j’appellerai la « prophylaxie de la vérité ».

Historique récent

Le dictionnaire d’Oxford a sacré le mot « post-vérité » comme mot de l’année 2016.

Myriam Revault d’Allonnes inaugure son ouvrage en rappelant deux événements récents où on voit de manière éclatante le rôle des fake news :

  • Le Brexit en 2016 ;

  • L’élection de Trump aux États-Unis.

Le porte-parole de la Maison-Blanche a introduit l’expression étonnante de « vérités alternatives » à l’occasion de l’investiture de Donald Trump comme nouveau président des États-Unis. Les journalistes ont remarqué qu’il y avait beaucoup moins de monde à cette cérémonie que pour celle de Barack Obama. En réalité ces expressions sont beaucoup plus anciennes aux États-Unis. Elles sont une réaction des conservateurs américains à la diffusion aux États-Unis de ce que les intellectuels appellent la « French theory », c’est-à-dire essentiellement les pensées de Derrida et de Michel Foucault en philosophie. Mais ces derniers prenaient la suite de la déconstruction radicale de Frédéric Nietzsche pour lequel « il n’existe pas de fait, il n’y a que des interprétations ». Autrement dit les faits bruts ne signifient rien. Leur signification est construite. Il faut donc opposer le mensonge à la post-vérité. En effet le menteur sait qu’il ment, il sait donc qu’il ne dit pas la vérité et en conséquence il fait implicitement référence à la vérité. Le comportement du nouveau président est en fait indifférent à la vérité. L’erreur, comme il dit grossièrement, il n’en a « rien à foutre ». Au nom de la liberté d’expression n’importe qui peut dire n’importe quoi. Mais comme le reconnaît Hannah Arendt, qui a théorisé comme droit fondamental de l’être humain le droit d’avoir des droits, tout droit présuppose la possibilité d’en abuser. Hannah Arendt reprend les distinctions classiques de Platon et Aristote entre les vérités de raison dont le modèle est la vérité mathématique incontestable et les vérités de fait qui renvoient à l’adéquation de la pensée aux choses (adaequatio rerum et intellectus). En termes savants on a d’un côté la vérité scientifique (en grec, épistémè) et de l’autre côté l’opinion (doxa). Alors que les vérités logiques, mathématiques et scientifiques obéissent au principe du tiers exclu à savoir que la négation de la négation du vrai est vraie, il n’en est pas de même pour les vérités de fait, dans la mesure où elles supportent une pluralité d’interprétation de telle sorte que le tri entre les interprétations erronées et les interprétations réelles renvoie à une pluralité possible et donc à une relativité des opinions. En grec le mot pseudos signifient aussi bien le mensonge que l’imagination. Il faut donc distinguer l’erreur, l’illusion, la fantaisie, l’imagination et la prévision. La question de la vérité en matière politique, qui est le cœur de l’article de Hannah Arendt, est problématique dans la mesure où, selon une conception courante du machiavélisme, l’homme politique ne peut que mentir. Pour Michel Foucault dire à l’homme politique ses « quatre vérités » procède d’un héroïsme qu’on pourrait appeler le sacerdoce de la vérité qui implique éventuellement de risquer sa vie pour elle. C’est ce que Michel Foucault appelle la parésia mot grec qu’on peut traduire par « franc-parler ». Orwell, par exemple dans son roman fameux 1984, oppose le sens commun, « common sense », à la dénaturation de la langue par le pouvoir totalitaire qui confond systématiquement en un seul mot des choses contradictoires comme la paix et la guerre, la vérité et le mensonge etc. C’est l’objet du livre de Milan Kundera « La plaisanteries » où une fiction ironique finit par engendrer des catastrophes dans la réalité.

Il semblerait que depuis l’avènement d’Internet il y ait une hyperinflation des « post ». Le dictionnaire d’Oxford en consacrant le mot « post-vérité » en 2016 a constaté que la fréquence de ce mot avait été multipliée par 20 en quelques années. Mais la première acception d’un mot en « post » remonte aux années 50 aux États-Unis avec le mot de post-modernité. Il s’agissait de dire qu’après la fin de la deuxième guerre mondiale et la mort de Staline les totalitarismes étaient définitivement vaincus et que donc il s’agissait de passer à une ère nouvelle, qualifiée de post-modernité. Mais cette problématique a attendu la fin des années 70 pour être acclimatée en France en particulier par le livre de François Lyotard paru en 1979 et intitulé « Condition post-moderne. La fin des grands récits ».

Myriam Revault d’Allonnes interprète cette inflation des mots précédés de post comme une dé-démocratisation, c’est-à-dire une perte d’énergie des démocraties, une crise de la représentation démocratique, qui se traduit en particulier par une méfiance sans précédent vis-à-vis des médiations en général et des médias en particulier. Ces nouvelles discussions sont caractérisées par le fait que les deux affects dominent les arguments rationnels et d’autre part par le fait que les réactions immédiates propagées de manière virale remplacent les longues délibérations et les longues réflexions. Il faut néanmoins ne pas voir midi à sa porte et elle rappelle que de tous temps les phénomènes de rumeur et de fausses informations ont traversé les sociétés humaines. C’est le cas par exemple des rumeurs qui ont précédé la révolution française et qui se sont propagées pendant cette dernière. Mais la différence entre le XVIIIe siècle et nos jours c’est évidemment la rapidité de propagation que permet l’utilisation massive d’Internet. De manière plus récente elle rappelle l’anecdote célèbre où Orson Welles à la radio a fait en 1938 le canular suivant lequel la planète Terre serait envahie par des extraterrestres. Les journaux ont raconté que cela avait suscité des paniques, des embouteillages, et même des suicides. L’analyse froide après coup du phénomène montre que les journaux avaient amplifié et déformé des phénomènes qui en réalité étaient restés relativement limités. L’interprétation que rappelle l’auteur du livre est que les journaux traditionnels ont vu leur monopole sur la diffusion des informations menacé par la radio qui à l’époque était un média naissant. L’autre affaire célèbre qu’elle rappelle est ce que Edgar Morin a appelé « La rumeur d’Orléans » dans un ouvrage publié en 1969. Là encore un délire collectif a propagé une rumeur suivant laquelle des jeunes femmes disparaissaient dans les salons d’essayage des couturiers pour être enlevées et exportées en Argentine dans le cadre de la traite des blanches.

La controverse entre Platon et Aristote

Comme je l’ai dit plus haut la vogue aux États-Unis des post-vérités a été une réaction des conservateurs américains à la French théorie qui avait été précédée par Nietzsche : « Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont, des métaphores qui ont été usées et qui ont perdu leur force sensible » ; « la vie a besoin d’illusions, c’est-à-dire des non-vérités tenues pour des vérités » ; « il n’y a pas de fait, il n’y a que des interprétations ». Nietzsche déconstruit ainsi une tradition philosophique qui remonte aux débats entre Platon et Socrate au sujet de la vérité. Mais leur maître commun, Socrate, en affirmant qu’il ne savait qu’une chose c’est qu’il ne savait rien problématiser de manière radicale la question de la vérité. Pour Platon il n’y a de vérité que de vérité de raison, celles qui relèvent de la science, et de la science par excellence les mathématiques. Il oppose ainsi la science (épistémè) à l’opinion (Doxa). Mais l’expérience humaine c’est que les vérités de raison sont indifférentes à la politique. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun homme politique de faire une campagne électorale en prétendant que deux et deux font cinq.

Aristote s’oppose à Platon en intégrant les énoncés relatifs aux vérités de fait dans le discours politique dans la mesure où le discours politique a pour objectif de transformer la réalité et donc dénoncer des faits à venir qui ne peuvent pas exister déjà. Par exemple la déclaration des droits de l’homme et du citoyen déclare que « les hommes naissent libres et égaux en droit ». Il ne s’agit évidemment pas d’une égalité de fait mais d’une égalité de droit. Et donc il s’agit d’une tâche politique qui consiste à mettre en œuvre cette égalité de droit entre les êtres humains d’une cité donnée. Pour Platon la vérité appartient au ciel des idées. Mais dans le mythe de la caverne le prisonnier qui a été libéré de ses chaînes pour aller à l’extérieur de la caverne ne suscite que de l’incrédulité quand il revient témoigner de ce qu’il a vu à ses compagnons d’infortune. Ces derniers préfèrent d’ailleurs le mettre à mort plutôt que de remettre en question les illusions projetées sur la paroi de la caverne et qui constituent pour eux la vérité des choses. Ce que Platon dénonce c’est que le mensonge et l’illusion permettent aux individus de ne pas sortir de leur confort. Le débat entre Aristote et Platon ce cristallisent autour de trois questions.

  • La contradiction entre la doxa et l’épistémè.

  • Le rapport du savoir au pouvoir.

  • La question de l’efficacité de la rhétorique par opposition à l’impuissance de la vérité.

Le rapport du savoir au pouvoir

Quand le pouvoir utilise le savoir pour exercer sa domination on est dans un régime technocratique, celui du positivisme où les experts administrent les sociétés humaines comme si c’était des choses. C’est l’idéal de Saint-Simon et de ses disciples. Chez Platon c’est l’idéal du philosophe roi qui est aussi bien roi philosophe. Dans les deux cas ce sont des régimes non démocratiques dans la mesure où il y a une inégalité devant la prise de parole et la participation à la décision. Aristote oppose la praxis, c’est-à-dire la création de réalités et d’institutions nouvelles, à la simple gestion ou l’administration des choses. La transformation de la réalité sociale qui est l’objectif de la politique selon Aristote s’oppose à la contemplation des idées vraies de Platon. Agir présuppose qu’il y a un écart entre la représentation du futur et la réalité actuelle, une inadéquation entre la pensée du futur et les choses présentes.

La doxa et l’épistémè

Pour Aristote les idées ne sont pas statiques et éternelles. Il oppose à l’opinion statique (doxa) le verbe opiner ou délibérer, c’est-à-dire opiner collectivement. Pour Aristote le « bien commun c’est ce qui est le lieu et le lien du commun ». Il ne s’agit pas de sortir des opinions mais de trouver l’opinion « droite », l’orthodoxie, et pour cela il s’agit d’utiliser la sagesse (phronesis) dans la praxis plutôt que le raisonnement théorique pour contempler les idées. Myriam Revault d’Allonnes cite Hannah Arendt et Aristote.

« Le résultat d’une substitution cohérente et totale de mensonges à la vérité de fait n’est pas que les mensonges seront maintenant acceptés comme vérités, ni que la vérité sera diffamée comme mensonge, mais que le sens par lequel nous nous orientons dans le monde réel — et la catégorie de la vérité relativement à la fausseté compte parmi les moyens mentaux de cette fin — se trouve détruit ».

Aristote dans la Politique (1281 a-b) :

« Attribuer la souveraineté à la multitude plutôt qu’aux hommes distingués, qui sont toujours en minorité, peut sembler une solution équitable et vraie […]. On peut admettre en effet que la majorité, dont chaque membre pris à part n’est pas un homme remarquable, est cependant au-dessus des hommes supérieurs, sinon individuellement, du moins en masse, comme un repas à frais communs est plus splendide que le repas dont une personne seule fait la dépense. Dans cette multitude, chaque individu a peu de vertu, de sagesse ; et tous en se rassemblant forment, on peut dire, un seul homme ayant des mains, des pieds, des sens innombrables, une morale et une intelligence en proportion. Ainsi, la foule porte des jugements exquis sur les œuvres de musique, de poésie ; celui-ci juge, celui-là, un autre, et l’assemblée entière juge l’ensemble de l’ouvrage. »

C’est ce que l’auteur de l’ouvrage appelle « la force épistémique de la délibération ». Le statisticien sait que la moyenne de 10 montres donne une heure plus précise qu’une seule montre à condition que chacune des 10 montres prétende mesurer l’heure véritable. Manuel Cervera-Marzal pointe néanmoins une contradiction fondamentale entre d’une part le fait que la délibération produise un accroissement de la vérité et d’autre part que la prise de parole libre et égalitaire comporte le risque d’émission de mensonges ou d’erreurs. Mais ce risque est la condition de la productivité de la délibération. C’est pourquoi cette contradiction est insurmontable.

Les dangers de la rhétorique

Dans l’Antiquité les concours de rhétorique consistaient à s’exercer à démontrer quelque chose et son contraire. C’est la distinction que propose également Blaise Pascal entre la démonstration et la persuasion. Or le discours politique prétend être persuasif. Donc le discours de campagne électorale ne peut pas être le même que le discours de l’exercice du pouvoir. Pour Aristote, le politique parle à tout en parlant de, il parle pour tout en parlant avec.

Aristote oppose à la vérité la recherche du vraisemblable, c’est-à-dire ce qui ressemble à la vérité et qui ne pourra être une vérité qu’à posteriori puisqu’il s’agit d’orienter l’action vers le futur. Mais le vraisemblable est une condition nécessaire mais pas une condition suffisante. Avec des catégories contemporaines le vrai relève du réel alors que le vraisemblable relève de l’imagination. D’où deux sortes de plaisirs liés à la recherche de la vérité le plaisir mathématique de la recherche des vérités de raison, et le plaisir esthétique lié à l’exercice de l’imagination. Pour Aristote le contraire du vrai est le mensonge. Pour Platon c’est l’illusion. Kant reprend la problématique aristotélicienne en parlant de « l’usage public de la raison ». Habermas montre qu’au XVIIIe siècle ce qui est théorisé par Kant comme espace public s’est matérialisé par la multiplication des salons et des cafés où pouvaient se développer une délibération libre par échange d’arguments rationnels et prises de parole égale. C’est ce mouvement qui aboutit à l’Encyclopédie comme capitalisation des vérités scientifiques et techniques et aux Lumières comme idéal d’émancipation par recherche de la vérité.

La prophylaxie de la vérité

Manuel Cervera-Marzal propose une sociologie du succès de la post-vérité en se demandant qui a intérêt à la post-vérité. L’analyse du canular d’Orson Welles en 1938 montre comment la dispute autour de la vérité est celle du monopole de sa détention par des professionnels de la médiation. En 1938 c’était donc la compétition entre la radio et les journaux de papier. À notre époque c’est la compétition entre Internet, Google, Facebook, les réseaux sociaux et les médias traditionnels, les journaux papier, la télévision etc. En France il y a un projet de loi qui vise à réguler les mensonges et les post-vérités en période électorale. Mais ce projet est extrêmement dangereux parce que l’expérience montre que les opérations de vérification des post-vérités sont contre-productives dans la mesure où elles font de la publicité aux opinions en question et propagent l’idée que les autorités en voulant les censurer peuvent être soupçonnés de complot. C’est pourquoi l’auteur du livre dit qu’en fait il faut faire confiance à l’esprit critique des internautes. Et l’expérience montre que les fausses nouvelles s’éteignent d’elles-mêmes.

Le philosophe Jacques Rancière va plus loin et dénonce la volonté de ceux qui monopolisent le savoir et les informations de perpétuer leur pouvoir et leurs privilèges. Il dénonce chez eux ce qu’il appelle la « haine de la démocratie », c’est-à-dire de l’égalité dans la prise de parole et la liberté d’expression. Michel Foucault distingue cinq régimes de vérité :

  • La raison d’État comme principe de vérité et de rationalité du gouvernement ;

  • Les sciences sociales adossées aux techniques de ce que Michel Foucault appelle la géopolitique, la démographie, les statistiques, l’économie politique, les techniques de gestion, les techniques de santé publique, les hôpitaux ou les prisons etc.

  • La technocratie comme monopole de la vérité et de l’expertise grâce aux savoirs des sciences humaines à partir du XVIIIe siècle.

  • Les philosophies du soupçon développées par Marx, Nietzsche, Freud qui visent à dissiper les illusions et les aliénations qui entravent l’émancipation de l’être humain.

  • Le dernier régime que distingue Foucault est celui qu’il appelle le principe de Soljenitsyne à savoir la tétanisation par une vérité totalitaire à laquelle on ne peut pas échapper.

Dans la société marchande il y a un rabattement du critère de vérité sur l’efficacité. La vérité c’est ce qui marche. La vérité éthique individuelle, selon Michel Foucault, correspond à l’adéquation du régime de vie au régime de vérité. L’opinion droite doit être privilégiée par rapport à la vérité. Il y a donc une dimension éthique, de courage, dans l’exercice politique de la vérité. En ce sens on peut mettre en correspondance Michel Foucault et Platon d’une part et Habermas et Aristote d’autre part. Comme Platon en effet Michel Foucault s’est peu préoccupé du régime de vérité dans les démocraties modernes où la capacité de juger des citoyens est constamment exposée au risque de transformer des vérités de fait en opinions. La sagesse politique des sociétés démocratiques consiste à mettre en place des contre-pouvoirs, en particulier normalement le contre-pouvoir d’une presse libre, à condition qu’elle soit libre, et comme le disait Montesquieu des contre-pouvoirs qui limitent le pouvoir par d’autres pouvoirs ce qui permet au pouvoir de la vérité de se frayer un chemin parmi les autorités.

Conclusion

Pour Habermas « le dire-vrai n’a d’effectivité politique que s’il entre en institution ». Ces institutions doivent être régies par les règles que Habermas appelle l’éthique de la discussion : le débat doit être contradictoire, sur une base d’égalité, informé, par échange d’argumentations rationnelles. L’inconvénient de ce que Habermas appelle le « patriotisme constitutionnel » est qu’il est fragile par rapport aux passions et aux affects que ne manquent pas de susciter les débats politiques dans les démocraties modernes. Comme dit Spinoza il n’existe pas de force intrinsèque du vrai. C’est pourquoi l’authenticité et la vérité politique nécessite une ascèse, ce que j’appelle une prophylaxie des illusions et des mensonges. Ce que Aristote appelle opinion droite n’est pas une vérité au sens platonicien du terme mais n’est pas non plus n’importe quelle opinion. C’est la recherche commune par délibération et participation aux décisions de cette opinion droite. C’est également le courage de penser par soi-même, d’accepter la contradiction être ouvert à l’imagination d’autrui. Cela pose la question de la représentation. Il y a d’une part le représentant qui une fois élu juge en conscience sans avoir de comptes à rendre aux délibérations qui ont permis son élection. Il y a d’autre part au contraire le problème de la représentation fidèle des délibérations. Dans la démocratie traditionnelle les partis étaient censés rédiger des programmes qui synthétisaient les différentes composantes des délibérations des citoyens. Le danger de la représentation par délégation est que les représentants se fassent élire sur un programme sans respecter leurs promesses. D’où le problème du contrôle démocratique de l’action des représentants et de la reddition des comptes de ces derniers.

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