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Le capitalisme

Le Capitalisme

Ou la loi du profit maximum

Jacques Morhan 12 11 2022

Capitalisme. Voilà un mot qui pèse lourd. Sa charge historique, économique, sociale et politique est énorme. D’autant qu’à tord ou à raison, il domine une grande partie de la planète.

Pour vous en parler sérieusement il m’aurait fallu plus que quelques petits jours puisque j’ai pris au débotté le relais de Murielle Roys, qui a du s’absenter à cause d’un accident, donc je me bornerai à quelques généralités.

I- La mécanique du capitalisme


Le capitalisme est un système économique d’organisation de la production et des échanges de biens (objets, services etc…).

Examinons ses principales caractéristiques


1) Moyens de production


Il se distingue d’abord par la propriété privée des moyens de production qui appartiennent t à un individu, à une famille, ou a de nombreux actionnaires. Et aujourd’hui cela peut être les trois à la fois sans compter les participations boursières. Cette première caractéristique est la clé de voute du système.


2) La recherche du profit


C’est ce qui constitue la récompense financière pour ceux qui apportent l’argent nécessaire à l’entreprise, en d’autres termes le capital.

Donc on peut déjà dire que ceux qui travaillent pour accroitre ce profit en sont exclus puisque n’étant pas propriétaires des moyens de production. Ils sont là uniquement pour apporter leur force de travail. D’où une organisation sociale induite par ce système encore appelé « libéralisme » dont se réclament les régimes politiques occidentaux.

3) La libre concurrence

La libre concurrence entre ces entreprises existe pour l’accès aux matières premières, le recrutement de la main d’œuvre, et la vente des produits de consommation.

4) Accumulation continue des capitaux

C’est là une des bases essentielles du capitalisme.

Les investissements permettent l’augmentation de ce capital de base, notamment pour accroitre les moyens de production dont, hélas, la finalité est non pas d’embaucher des chômeurs, comme on pourrait l’espérer, mais de vendre à tout prix et parfois n’importe quoi, pour bien sûr accroitre les finances des propriétaires

Cela fait quelques siècles que cela dure. Le capitalisme a, certes, changé de forme. Ce n’est plus le capitalisme de « bon papa », c’est devenu un capitalisme financier encore davantage basé sur la consommation massive, boostée par la publicité qui a d’ailleurs pour origine ce même capital. Il n’y a là pas de contre partie pour ceux qui travaillent à cet accroissement des profits c’est-à-dire le salariat ou les prolétaires à qui on donne un peu pour stimuler encore la consommation.

Ricardo économiste du XVIIIème plutôt proche des thèses capitalistes, explique que le salaire ne peut tout de même pas être en deçà d’un certain seuil car il doit assurer la subsistance des travailleurs et les maintenir en bonne santé pour continuer à travailler.

5) Ingérence minimale de l’Etat.

Il est à noter aussi que le capitalisme préconise fortement une ingérence minimale de l’état.

Pour le capitalisme l’Etat ne doit pas s’immiscer directement dans les affaires économiques du pays (en occident). Il se sert cependant des institutions publiques pour contenir et réprimer les contestations.

Je dis souvent, ici devant vous, qu’en France ce n’est pas l’Etat qui dirige l’économie, mais que c’est l’économie qui dirige l’Etat avec les conséquences que l’on connait : refus de supprimer l’ISF, refus de taxer les super profits, refus d’augmenter les salaires et bien sûr refus de mettre fin à la concentration des médias d’information qui appartiennent tous à des capitalistes.


6)Production intensive

Avec la production intensive, la recherche forcenée du profit, les transactions mondiales de plus en plus importantes, la consommation sans limite : tout cela confronte le capitalisme aux enjeux environnementaux.

En effet les fortes productions épuisent peu à peu (rapidement disent certains) les ressources nécessaires à la marche de ce système.

II La longue marche du capitalisme

1) Pour le monde grecque

Pour l’éminent historien allemand Edward Will, le monde grecque fut le théâtre d’une économie mercantile débordant largement le cadre familial.

La Méditerranée dans l’antiquité à été le lieu de nombreux échanges commerciaux et de recherche de profit.


2) Moyen Age


Naissance d’un nouveau système économique et social.

C’est la période du développement des premiers grands commerce, de l’économie communale et surtout de l’apparition des grandes foires européennes, c’est ce que l’on a appelé le capitalisme marchand. C’est aussi la période des fameux banquiers Lombards évoqués dans la série « les rois maudits »de Maurice Druon.

3) le précapitalisme


Après les Lombards apparaissent les grandes familles protestantes. Mais celles-ci durent rapidement s’exiler en Hollande notamment à cause de la répression religieuse. On vit alors en contrepartie apparaitre les marchands banquiers appelés précapitalistes tolérés par l’église catholique et la monarchie des Valois. Jacques Cœur en a été un des brillant représentant.

4)Les manufactures

Le rôle historique de la manufacture a été de préparer les conditions de passage à la production mécanique.

On arrive maintenant la division du travail dans les ateliers .la spécialisation du travail dans les manufactures comportait la répétition constante des mêmes mouvements qui entrainait des mutilations physiques pour les ouvriers. (Pas de médecine du travail).

Le capitalisme manufacturier donne une plu- value supérieure à celle du système précédent. Elle favorise l’ascension économique et sociale de la bourgeoisie qui va devenir l’assise du capitalisme et ce contre la noblesse improductive.

5) XVIIIème siècle période des Lumières


Citons pour mémoire Turgot et les physiocrates dont la thèse centrale est que la valeur provient de l’agriculture.

Mais c’est surtout l’écossais Adam Smith philosophe et économiste qui marque le vrai tournant de l’idéologie capitaliste.

On considère que c’est Smith qui faisant de l’initiative privée, le moteur de l’économie et le ciment de la société. Achève d’énoncer le dogme du capitalisme.

Pour lui, seul le capital est productif.

Dans » Richesses des Nations » Smith estime que la recherche des intérêts privés aboutit à l’intérêt général. C’est le mécanisme de la fameuse « main invisible ». L’Etat n’a pas à intervenir sur le marché puisque celui-ci se régule naturellement.

6) La Révolution de 1789


Elle consacre la propriété privée dans notamment la Déclaration Des Droits de l’Homme

7)Le Capitalisme industriel

Le grand essor du capitalisme c’est le 19éme siècle avec le développement de l’industrialisation et du libre-échange.

L’augmentation de la production industrielle permet une accumulation des capitaux qui sont réinvestis. C’est aussi l’époque du début de la captation des richesses coloniales et c’est également la période du développement de la classe ouvrière.

Ce capitalisme industriel fait aussi l’objet d’attaques de la part de nombreux penseurs dont Proudhon, Blanqui, et louis Blanc., mais c’est surtout Karl Marx qui en fera l’analyse la plus perspicace et qui portera la critique la plus percutante avec son ouvrage rédigé avec Engel : » le capital ».

La théorie de Marx repose sur une analyse matérialiste de l’évolution de l’histoire, pour lui il existe principalement 2 classes sociales dans le mode de production capitaliste. la première c’est la bourgeoisie ( capitaliste). Elle est composée d’individus qui sont propriétaires des moyens de production, la seconde la plus nombreuse c’est le prolétariat.

Le prolétariat dans la doctrine marxiste désigne la classe des travailleurs qui ne possèdent pour vivre que de leur force de travail. Pour vivre ou survivre les prolétaires doivent louer leur force de travail à ceux qui détiennent les moyens de production. Les prolétaires qui cherchent à obtenir la meilleure rémunération s’opposent aux capitalistes qui, quant à eux, ne cherchent qu’à minimiser les couts.

Le conflit résultant de cette divergence d’intérêts, c’est la lutte des classes qui ,pour Marx ,constitue le moteur de l’Histoire.


8) le Capitalisme financier


Enfin nous arrivons au XXème siècle avec la montée en puissance des banques et des institutions financières.

C’est l’essor des marchés financiers, de la mondialisation, des marchés boursiers et la pression continue des actionnaires pour toujours améliorer la rentabilité des capitaux investis. C’est donc bien la loi du profit maximum.


III Quelques citations

En conclusion quelques citations

Blanqui : « le capital est du travail volé »

Max Weber : « Le capitalisme a fait naitre un système d’organisation sociale ou le droit prime ».

Milton Friedman : « l’Histoire suggère que le capitalisme est une condition nécessaire à la liberté politique ».

Antoine Reverdon journaliste : « l’économie du ruissellement a renforcé les intérêts de classe des plus aisés ».

Karl Marx : « le capitalisme n’est rien d’autre que la domination des forces du capital sur les forces du travail ».

Stéphane Hessel : « Aux différents totalitarismes du XXème siècle ont succédé la tyrannie du capitalisme financier qui ne connais plus de bornes ».

Ford et Taylor ont mis au point la division horizontale et verticale du travail. Verticale pour le patronat et horizontale pour le personnel qui travaille à la chaine. Ainsi le personnel est contrôlé et managé au rendement.



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