Vivre en épicurien : quel sens donner à ce conseil aujourd'hui ?

17 septembre 2024  Anne-Marie Michaux    

Introduction

Pourquoi ce sujet ?

En cette fin de saison estivale, durant laquelle nous avons pu nous  adonner  au farniente et aux plaisirs de toutes sortes, à l’heure de la rentrée donc, alors que le temps des loisirs s’éloigne,  il m’est apparu que c’était le bon moment pour  prendre un peu de recul et de s’interroger ensemble sur la notion de plaisirs dans nos vies et dans la société.

Le fil conducteur de cette séance sera donc une réflexion sur la recherche du bonheur et la place du plaisir  (sous toutes ses formes) comme fin ou comme moyen, en invitant pour cela à redécouvrir Epicure ( dont la philosophie est parfois citée à tort!) et de cheminer dans sa pensée pour constater qu’il demeure encore aujourd’hui, un éclaireur pour une vie bonne et harmonieuse.

I Qui était Epicure et qu’est ce que l’Epicurisme?

L’adjectif et le nom épicurien sont entrés dans la langage courant:

Ainsi, n’entendons nous pas régulièrement un tel nous dire : Ah Sophie, Brigitte, c’est une épicurienne, Paul, Pierre, c’est un épicurien,  sous-entendu, un bon vivant, un jouisseur, qui aime la bonne chair, le bon vin et tous autres plaisirs sensuels que je ne nommerai pas ici mais que chacun devinera aisément …

Au sens trivial, être épicurien, c’est être un bon mangeur, un bon buveur, un fumeur de cigares, un collectionneur de voitures de sports etc...

Sans chercher à réhabiliter Epicure (il n’en a pas besoin), nous allons d’abord remettre Epicure et sa philosophie à sa bonne place et rendre à Epicure ce qui lui revient; autrement dit “certaines idées reçues vont passer à la casserole !”

EPICURIEN Definition du Larousse:

Adjectif: Relatif à une morale qui propose pour objectif 1er la satisfaction de tout ce qui contribue au plaisir !

Nom: qui  ne songe qu’au plaisir,  qui s’adonne aux plaisirs matériels et sensuels.

Synonymes: bon vivant, jouisseur,voluptueux !  Libertin ...

Le dictionnaire même met l’accent sur ces malentendus et cette dérive.

(Carpe diem: devise d’Epicure, utilisée souvent mal à propos).

Qui était donc Epicure?

Un des grands penseurs héllènistiques ; il a vécu entre 341 et 270 avant JC. Il est né sur l’Ile grecque de Samos.

Il a produit une oeuvre immense (d’après les témoins),  d’ où  sont parvenus jusqu’à nous, quelques textes, mais assez pour donner une idée précise de sa philosophie, de la pensée du “philosophe du jardin” (en 306 av JC, il fonde l’Ecole du Jardin ).

Sa philosophie  articule une réflexion morale à une logique et à une théorie physique du Cosmos.

On va s’intéresser surtout à sa morale: une morale du plaisir ( lettre à Mécénée, la plus connue)

1 ére approche: la base

Le plaisir épicurien renvoie à un état, celui d’un plaisir stable qui résulte de la plénitude des équilibres vitaux.

Contrairement au sens qui lui sera donné par la suite, il s’agit d’une morale pratique proche de l’ascétisme. L’idée pour le sage, c’est de ne pas succomber au 1 er désir venu.

La mort tant redoutée par les hommes n’est rien du tout : “Etre mort, c’est n’être plus et ce qui n’est pas, ne peut être affecté par rien, ni en mal, ni en bien”.

L’Epicurisme toujours aujourd’hui, est considéré comme une des plus importantes écoles philo de l’Antiquité.

Son école est appellée jardin en raison du lieu hors les murs d’Athènes où il vivait avec sa famille et ses amis disciples qui comprenaient, fait assez rare à l’époque, des femmes et des esclaves, à partir des années 306-307.

2 ème approche: Pour mettre en exergue le coeur de sa pensée

Définitions négatives:  ce qu il n’est pas

L’hédonisme: cher à Michel Onfray  (livre sur le sujet)

Doctrine philosophique (4 éme siecle avant JC) qui considère le plaisir comme le but suprême de l’existence.

Le but de la vie est le plaisir qui a une valeur supérieure au bonheur !

L ‘eudémonisme:

doctrine de la recherche du bonheur  mais  intellectualisée, soumis à la raison. (Aristippe de Cyrène) .C’est celle de la plupart des grands philosophes grecs notamment des stoiciens

On oppose souvent Epicurisme et stoïcisme.

Epicurisme et stoïcisme : une vision différente.

Stoïcisme:

Fondé par le grec Zenor de Kition (301 av J), le stoicisme est une doctrine philosophique moniste et déterministe qui invite à accepter les choses telles qu’elles sont. Cette philosophie s’est répandue dans l’Empire romain à travers des penseurs tels que Sénéque, Epictète et Marc Aurèle.

Le stoïcisme a évolué vers une éthique de vie consistant à se détacher des choses pour trouver une certaine forme de liberté intérieure.

 Le grand principe, c’est l’acceptation:

Marc Aurèle: (phrase devenue célèbre)

“Mon Dieu, donnez moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, la sagesse d’en connaître la différence”.

Si le stoïcien et l’épicurien ont des émotions et suivent une discipline stricte dans leurs désirs et leur plaisirs,  leur approche diverge dans les méthodes por y parvenir :

Le stoïcien suit son devoir et ce qui préserve sa condition d’être social et raisonnable; il s attache surtout à agir avec justice, courage et modération.

Les plaisirs ne sont pas nécessaires à sa tranquilité qui provient de la vertu seule.

 L’épicurien lui, va préférer une autre voie pour atteindre le bonheur : Le plaisir

  Mais attention pour lui, le bonheur ne consiste pas à jouir sans entraves et à s’oublier soi-même dans une pratique débridée du divertissement.

L’idée c’est de vivre avec prudence, honnêteté et justice; la recherche du bonheur  passe par un plaisir de la vie, mesuré et raisonnable.

Epicure prône une éthique de vie construite sur la sobriété et la prudence.

Il part du constat suivant:

L’humanité est malade en ce sens que l’homme a peur de la vie, de la mort et a ainsi une vie dégradée.Autrement dit, l’homme a peur de sa condition de mortel; souffrance physique,

 agonie…

Pour Epicure, le plaisir signifie que l’on doit mener une vie paisible ; de contemplation, en mangeant et buvant modérément.

On doit vivre sans anxiété, en renonçant aux désirs démesurés et aux soucis de la vie.

“Seul celui qui peut se passer de la richesse est digne d’en  jouir”

Sa philosophie est basée sur le concept de l’ataraxie: l’absence de troubles

Absence de troubles et maîtrise de soi; discipline des désirs en vue de la suffisance de soi.

 Il s’agit d’avoir une juste appréciation de la valeur des choses qui mène à la connaissance et à la sérénité, autrement dit, un état de satisfaction durable.

On comprend donc que l’ascèse épicurienne n’a rien d’une austère contrition:

c’est plutôt un entraînement à la vie frugale, avec la compréhension de ses bienfaits sans qu’il soit nécessaire de vivre frugalement toujours; il n’y a pas d’incitation à la privation, à la souffrance.

Voilà les grandes lignes de la pensée d’Epicure:

Ce grand philosophe a posé les fondements d’ une vieille sagesse qui ne se démode pas. Pour une philosophie de vie.

II La puissance existentielle de la pensée d’Epicure

En quoi sa pensée est plus que jamais actuelle et nous invite à rapprocher  plaisir, tempérance et vertu ?

Il convient d’abord de souligner qu’Epicure a inspiré d’autres philosophes et a des  héritiers:

Denis Huisman, dans son dictionnaire philosophique, nous dit qu’il est “le symbole de ce matérialisme tranquille qi a forgé les armes qui serviront à tant d’autres”.

Epicure redevient un philosophe moderne, porteur d’un mode de vie simple, choisi, raisonné, naturel et finalement libérateur.

En préparant cet exposé, notamment par des recherches sur internet, je suis tombée sur un dialogue, initié par philomag entre Michel Onfray(MO) et Pierre Rhabbi (PR) (décédé il y a 3 ans, décembre 21), qui pensait qu un vif affrontement s’installerait entre  ces 2 intellectuels sur leur conception du bonheur et de la vie.

D’un Côté, MO et son hédonisme solaire qui invite chacun à se défaire d’une culture de la culpabilité héritée d’après lui, de la civilisation judéo-chrétienne pour s’adonner aux plaisirs des sens,

 De l’autre l’appel formulé par l’agrobiologiste P R dès le début des années 60, alors qu’ il s’est retiré en Ardéche et a renoncé à tous les plaisirs factices de la société industrielle  pour cultiver une nouvelle ascèse, à base de sobriété et de respect de la nature.

En fait,  au lieu de la joute philosophique attendue, les 2 hommes se mirent à se raconter leur vie : et ils découvrirent  de nombreux points communs:

- en 1 er lieu, le sentiment partagé que la frénésie contemporaine est ce qui menace notre intégrité psychique.

- en 2 ème lieu, la recherche commune dans la beauté du Cosmos,

- et enfin, un rapport apaisé avec l’existence.

PR: “seule la sobriété peut nous procurer une vraie satisfaction ; le temps de la puissance de la modération est venue.

Retourner à la terre fut pour moi le moyen de prendre le maquis, le maquis physique mais aussi psychologique ‘résistance)

J’ai choisi ce qui ne figure pas dans un bilan d’entreprise: la beauté du lieu, le silence, l’air pur…”

Il continue:

...La standardisation par la technologie a abouti à tout dénaturer, à retirer toute identité aux personnes afin d’obtenir un être humain standardisé, parfaitement adapté à la logique du système”.

 Il est donc nécessaire d’être conscient et capable de prendre du recul par rapport aux technologies. Cf Epicure  plaisirs tempérés.

M Onfray dit quelque chose d’assez proche : prendre son destin en main, se libérer des futilités, construire son propre libre arbître, choisir sa vie.

Dans ce dialogue, MO souligne une grande empathie avec le travail de PR : bon de s’inspirer de la sagesse paysanne (lui-même fils d’ouvrier agricole qui n’a jamais renié le milieu d’où il venait).

Se considérant lui-même comme disciple d’Epicure, MO  nous invite à une forme d’ascèse, non pas une ascèse issue de précepts religieux qui voient dans la privation et la souffrance une forme de jouissance, mais une ascèse spirituelle et philosophique.

Un  hédonisme tempéré!

Il nous dit:

Pourquoi ne sommes nous pas plus heureux? Parce que nous ne le voulons pas.

Il pointe le fait que “malgré l’amélioration des conditions de vie, nous ne sommes pas plus heureux que les générations précédentes.

C’est que ultimement, le bonheur ne dépend pas de conditons objectives (excepté la misère bien sûr).

“Dans l’absolu, je pense que pour qu’il y ait bonheur, il faut qu’il y ait volonté de bonheur”.

“Or, très peu de gens savent ce que peut être leur bonheur.

Ils pensent que le bonheur n’est pas dans l’être mais dans l’avoir,  dans la possession.

Ils vont s’enfermer dans la souffrance car quand on a, on n’a jamais assez…..

En revanche, si l’on investit dans l’être, chaque fois qu on obtient un progrès dans l’être, on progresse vraiment”.

En résumé, MO nous dit:

Je pense que si l’on n’est pas heureux, c’est parce que bon nombre de gens:

     1 ne veulent pas l’être

     2 ne savent pas comment l’être

     3 n’imaginent pas ce que peuvent être les modalités du bonheur”

Et là on retrouve bien Epicure qui demeure un inspirateur dans 3 domaines: 

            - Penser sa vie et être heureux

            - Penser nos rapports avec les autres

            - Penser l’avenir de la planète et de l’humanité

1 Penser sa vie et être heureux

Peut-on  transformer nos modes de vie et comment ?

Epicure peut nous éclairer pour fixer les principes de nos prochaines manières de vivre notre quotidien. Il nous propose quelques idées forces qui aident à se libérer des craintes, des illusions et des superstitions (cf le complotisme).

Le bonheur vient de l’intérieur (prendre son destin en main).

Dans notre société occidentale, il semble évident que nous sommes plus enclin à l’hédonisme qu’à l’épicurisme (nous avons vu la différence).  

On va rechercher le plaisir, à profiter, à se divertir, à voyager, à consommer, en bref, à multiplier les occasions pour satisfaire les sens. 

Pourtant, ce mode de vie ne contribue pas à faire disparaitre le mal être et la souffrance psychique. Les dépressions sont nombreuses (vente d’antidépresseurs et de somnifères  toujours en croissance).

L’hédonisme peut donc se révéler être une impasse: la jouissance individuelle et débridée ne mène- t-elle pas à un bonheur illusoire et éphémère?; les désirs générent d’autres désirs. Le manque entraîne la douleur.

Il semble donc  recommandable de nous tourner vers un véritable néo-épicurisme ( qui est à faire vivre), qui ne reposerait plus sur les plaisirs de la consommation, encouragés par la  publicité, et maintenant les influenceurs ! mais sur une arithmétique simple des besoins (théorisée par Epicure)

La réflexion repose d’abord sur les 4 remèdes d’Epicure

1-Les dieux ne sont pas à craindre

qu’ils soient de la mythologie, de l’olympe, de Hollywood où de wall street, ils ne s’occupent pas de nous:

Leurs activités ne sont à craindre que par ceux qui y croient et s’y soumettent.

Autrement dit pour aujourd’hui, le pouvoir exagéré des “maîtres du monde” ne repose que sur la confiance qu’on leur donne.

Les citoyens au mode de vie raisonnable n’en sont pas prisonniers et misent plus sur le savoir que sur le croire. Ainsi, les gourous de toutes sortes auront moins de prise sur les citoyens, devenus libres et autonomes.

2- La mort n’est pas à craindre

“Tant que nous sommes là, la mort n’est pas là”.

Il n’y a que ceux qui se soucient du futur, les ambitieux, les assoiffés de pouvoir ou de richesses qui craignent la mort.

3 -On peut supprimer la douleur

C’est encore plus vrai aujourd’hui qu’au temps d’Epicure, avec la médecine contemporaine et notamment les soins palliatifs.

4 -On peut atteindre le bonheur

La régulation intelligente des besoins et des désirs amène dès ici-bas, une vie bienheureuse.

Cette régulation, les épicuriens l’appellent l’arithmétique des besoins:

Aujourd’hui, plus qu’au temps d’Epicure, il est devenu plus aisé  de vivre une sobriété heureuse en respectant l’approche épicurienne de 4 types de besoins:

1  les besoins naturels et nécessaires

Boire, manger, s’abriter, se protéger du froid (et maintenant aussi du chaud…).ces besoins  peuvent être comblés simplement pour qu’il y ait équilibre.

Il est légitime de les satisfaire.

2 Les besoins naturels et non nécessaires

Ces besoins qui peuvent être naturels ou culturels, rien ne nous oblige à les satisfaire complétement: La sexualité (contrôle), le jeu, les arts, la musique, la danse ...on n’est pas obligé de tout faire !

Néanmoins, l’ascèse ne doit pas être une contrainte.

“s’il y a du poisson et du vin, il n’y a pas de raison à ne vouloir que de l’eau et du pain”.

Le sage épicurien peut être dégustateur, tempérant, artiste... 

3- Les besoins non naturels mais nécessaires

Ce sont ceux là qui se sont développés par l’évolution de la civilisation humaine:

 les telecoms, les moyens de déplacement rapides etc…

Au 21 éme siècle, leur satisfaction peut être légitime mais dans le respect de l’environnement humain et naturel.

4- Les besoins non naturels et non nécessaires

Ce sont ceux là qu’il convient de  raisonner

Le luxe, la renommée, la puissance, le pouvoir …

Ce sont des besoins créés par les pressions économiques et sociales, par la PUB omniprésente,  dans le but de faire de chacun des “consommateurs de futilités”.

Et comme on ne peut pas tout avoir, ce sont ces insatisfactions qui générent frustrations, inégalités créant de la misère et détériorant la nature.

D’un point de vue économique, il y a une fausse impression de rareté:

(elle nait en fait des rapports déséquilibrés entre nos moyens limités et nos fins exorbitantes).

Si nous cessions de désirer sans limites, il n’y aurait plus de besoins infinis, et donc il n’y aurait plus de rareté.Par conséquent, pour ne pas être à la remorque du progrès, cette arithmétique des besoins est donc une grille d’analyse  toujours pertinente.

Les adeptes du “néo-épicurisme”, nous invitent  à être gourmets de la vie, à déguster ce qui est nécessaire et naturel, à jouir le plus possible de sa propre autonomie et de l’amitié.

2 Penser nos rapports avec les autres

Epicure nous conduit à accorder de l’ importance à l’amitié qui  tend  à redevenir un sentiment valorisé  actuellement.

Epicure nous rappelle que si le bonheur  passe par une quête de sens, rationnelle et éthique, le bonheur véritable se construit avec les autres.

Pour lui, l’amitié est un des plaisirs du sage de très loin supérieur à la passion amoureuse, source de malheur.

Il nous dit: “De tous les biens que la sagesse procure, pour la félicité de la vie toute entière, celui de l’amitiest de beaucoup le plus grand”.

CF la période que nous venons de vivre avec les J Olympiques (que nous avons vécu tous ensemble cet été). 

Ce qui a été remarquable et assez inattendu, c’est l’expression populaire de ce besoin de partager qui pour beaucoup a été aussi important (voir plus ) à leurs yeux que les performances des athlètes. Vivre un moment de communion, de fraternité...

Plus que jamais dans notre monde complexe et technique, nous avons besoin de partage, de respirations amicales et fraternelles, de plaisirs partagées.

 Les temps sont à moins de rapports de domination, de verticalité, plus de transversalité, d’horizontalité…

3  Penser l’avenir de la planète et de l’humanité

Peut on aller jusqu’à voir en  Epicure, un précurseur , un  penseur de l’écologie?

Certains le pensent et voient en Epicure un rédacteur clandestin du GIEC !

Le constat:

L’homme occidental, consommateur, accumulateur, ambitieux et pressé, se croit puissant et autonome par rapport à la nature. Ignorant ce qui le conditionne, il pense être libre.

Dominé par ses désirs, il est souvent frustré et malheureux.

Il nous dit:

“ Rendons grâce à la bienheureuse nature qui a fait que les choses nécessaires soient faciles à atteindre et que les choses difficiles à atteindre ne soient pas nécessaires”

En conclusion

Nous avons vu que la pensée d’Epicure est plus complexe que ce que le dictionnaire et le langage courant en retient ; elle conserve aujourd’hui une pertinence réelle pour guider notre réflexion et notre vie en mettant la rechecher du plaisir à sa juste place.  Sa philosophie est une invitation à être gourmet de la vie, des autres, à exprimer une générosité dans un monde désenchanté.

L’épicurien sobre et libre, vit le présent avec confiance, prudence et joie.

Face aux maux de notre civilisation, comment vivre en épicurien aujourd’hui?

            3 pistes:

            - Allier plaisir et prudence

            - S’attacher à un équilibre entre raison et passion

            - Rechercher une harmonie avec la nature, une présence retrouvée aux autres et   au monde

Pas besoin de se tourner vers les  coachs en développement personnel en tout genre pour une vie tranquille et harmonieuse:

ll est plus simple de se faire accompagner par Epicure, de lire sa lettre à Menécée, c’est plus efficace et moins onéreux !(Livre de poche)

Chacun, avec la grille d’analyse évoqué de l’arithmétique des  besoins (4 types) peut réfléchir et classer ses désirs pour aller vers son bonheur singulier:

             - Qu’est ce qui est vraiment nécessaire pour moi?

             - De quoi je peux me passer sans souffrance?

             - En terme d’éthique: où mettre le curseur pour suivre son plaisir et son   devoir?

Alors, comment ne pas être épicurien aujourd’hui ?

Comment ne pas suivre les pas du  philosophe du jardin? qui nous en rappelle un autre, Voltaire, qui nous invite à cultiver notre jardin?

Je terminerai avec André Comte Sponville qui nous dit :

“Epicure m’a appris qu’on pouvait être heureux, ici et maintenant”.

Il relate que la lettre à Menécée a bouleversé sa jeunesse et  sa pensée.

Il découvre Epicure à 18 ans et en est chamboulé; “ce sont les 1 ers textes philosophiques auxquels j’ai complétement adhéré. ”

Epicure l’a dissuadé d’attendre qu’on régle les problèmes de société pour essayer d’être heureux.

“Dés lors, mon travail a consisté à redonner à cette vieille notion de sagesse, un peu  de pertinence et d’actualité”.

Je m inscris donc en toute modestie dans cette même démarche d’ André Comte Sponville, en souhaitant  vous avoir  donné envie de vivre en épicurien, comme le titre de cette séance vous y invitait !

 Je vous remercie de votre attention.