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Religion et Philosophie

  • cafephilotrouville
  • 5 oct.
  • 18 min de lecture

25 10 2025

Présenté par Fabrice Weill


RELIGION ET PHILOSOPHIE

Pierre Vesperini philosophe et historien Professeur à la sorbonne et chercheur au CNRS

auteur de la philosophie antique paru en 2019)  fait la distinction entre l’homme sage ( le philosophe) et l’homme divin, l’homme divin aurait émancipé son savoir

de la religion pour  devenir l’homme sage tout en empruntant des traits extérieurs de celle-ci comme le fait de s’adresser à un groupe d’initié afin de les

former, de les considérer comme élus etc..

Pourquoi  les opposer  Paul Ricoeur  écrit : la philosophie n’a pas d’objet propre ses sources peuvent être multiples la philosophie peut prendre comme point de

départ  le phénomène de la religion ou non !

En début d’ouverture à la réflexion on ne peut affirmer la supériorité de l’un sur

l’autre car dans les deux cas c’est une question de foi : philosophique ou

religieuse.

L’ antiquité

Selon Pierre Vesperini dans l’antiquité la cohabitation entre les hommes

divins et les hommes sages ne pose pas de problème , comme le dit

Platon : ‘’ à la  brunante  peut-on vraiment  faire  la  distinction entre  chien et loup ?Le discernement que cela demandait avait peu d’écho auprès des

citoyens .

Il existe quand même des dieux lointains un peu inutiles,  qui n’interagissent pas sur les hommes tout au plus peuvent servir d’exemple de conduite.

Dans l’antiquité la frontière entre religion et philosophie est flou il y a des

dieux mais leur influence sur  la pensée est assez lointaine,

’ils sont plutôt utilisé comme exemples de conduites à tenir ou  pas  mais leurs pouvoirs magiques les font craindre et sont donc précurseur du dieu terrible judéo chrétien.

 

AUGUSTIN

Un des premiers penseur Chrétien qui s’est interrogé sur cette question est Augustin d’Hippone (340/430) dès la fin de l’antiquité dans son ouvrage

‘’ la cité de dieu  il pose un regard  étonnant sur une cohabitation pacifique entre les citoyens dont les croyances se réclamaient d’obédiences fort

diverses.

La projection d’une vision politique va mener Augustin à cette réflexion : Sur le sujet des biens et des maux les philosophes ont beaucoup discuté entre  eux tournant  et  retournant  la  question de  l’amour  ; Ils se  sont  efforcés de découvrir ce qui rend un homme heureux, la fin de notre bien est en effet ce en vue de quoi tout autre bien doit être recherché.

Dans les faits il y a deux cités occupant un même territoire. L’une est celle des hommes voulant vivre selon la chair (matérialisme) l’autre celle de hommes voulant vivre en paix selon l’esprit (religieux) .

Lorsqu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient ils vivent en paix chacun à leur manière.

(Notez  bien ceci car on retrouvera cette idée des siècles plus tard.)

Le défi de vivre en paix selon Augustin est bien politique en soi  :

Deux amours ont bâti deux citées ; celle de la terre par l’amour de soi

jusqu’au mépris de dieu celle du ciel par l’amour de dieu.

L’une demande sa gloire aux hommes et se glorifie en elle-même, l’autre dans le seigneur,

tire sa plus grande gloire de dieu témoin de sa conscience.

Vivre selon la chair implique de demander sa gloire aux hommes (donc de

philosopher),

La radicalité de cette citation de la cité de Dieu légitime l’autonomie de ce monde et de la pensée philosophique face aux religions chrétienne et autres.

Pour Augustin le citoyen chrétien se confond avec les autres citoyens mais

il se distingue par son appartenance à une citée céleste, l’action chrétienne est une dissolution au profit d’une diffusion donnant le goût de dieu; mais la cité de Dieu inclut des gens qui prennent part à ses mystères les uns en secret les autres ouvertement les uns remplissent les théâtres, les autres les églises.

 

Comme chacun sait Augustin d’Hiponne deviendra Saint Augustin pas besoin de se demander quel cité il à choisi.

 

Maimonide tente de concilier les deux cités ainsi que Barbara va vous l’exposer:

 

MAIMONIDE ET SPINOZA V2

Thomas d'Aquin, (né en 1225 ou 1226 en Sicile - 7 mars 1274) s’ n 'inspîrera  et l'appellera « l'aigle de la synagogue »

L’objet du Guide des égarés (ou Guide des perplexes) est de résoudre la difficulté qui se présente à l’esprit d’un juif croyant et savant, entre interprétation philosophique et interprétation théologique de la Torah. Le Guide présente une explication philosophique des écritures, une « science de la loi ». Il vise à sortir de son embarras celui qui éprouve de la perplexité devant certains énoncés bibliques lorsqu'ils sont pris au sens littéral : évocation anthropomorphique de Dieu, le thème des miracles.

Maïmonide se propose de rassurer ces indécis : l'opposition entre l'Écriture et la vérité philosophique n'est qu'apparente. Elle n'existe que si l'on se borne à une lecture littérale de la Bible, seule lecture convenant, en raison des limites de leur intelligence, à la plupart des hommes, aux femmes et aux enfants. Mais les récits bibliques et les mots de la Bible, pris isolément, ont au-delà de leur sens externe et littéral un sens interne et ésotérique. Si l'on veut comprendre le vrai sens de l'Écriture, on doit procéder à un déchiffrement allégorique des mots et des récits.

Le sens externe de la Parole de Dieu garde toute sa valeur pour les intelligences moyennes. Il est même dangereux, comme nous l'apprend le Talmud, de dévoiler les secrets philosophiques contenus dans l'Écriture à n'importe qui ; il pourrait en résulter un danger d'hérésie. Maïmonide pense que la spéculation philosophique ne convient pas à tous les hommes.

Mais si un homme sage, à l'esprit pénétrant, capable de penser par lui-même, examine attentivement le texte de l'Écriture, il découvre que l'Écriture contient, non seulement la loi idéale, dont toutes les autres lois ne sont que des pâles imitations, et des récits destinés à la confirmer, mais encore des vérités métaphysiques, les secrets ultimes de l'être. Le Talmud parle des profonds mystères contenus dans le récit de la création (m'aśéh bré'šiyt) du premier chapitre de la Genèse et du récit du « char céleste » (m'aśéh merqaḇa) dont il est question dans le premier chapitre d'Ézéchiel. On sait quel rôle ont joué ces mystères dans les écrits des Cabbalistes. Sans être partisan de la Cabbale, Maïmonide soutient que le récit de la création et le récit du « char céleste », interprétés allégoriquement, contiennent, le premier, la science physique, et le second, la métaphysique, qui est la partie principale de la philosophie d'Aristote.

Maïmonide ne considère pas la révélation et la philosophie comme contraires l'une à l’autre. La philosophie est le moyen par lequel l'individu comprend la Révélation. La philosophie est un élément central de la religion elle-même. De cette manière, l’apprentissage de la philosophie est une tâche religieuse et la philosophie ouvre la voie à Dieu.

Maïmonide ne prend aucune part au débat théologique qui oppose foi et raison. Cette opposition est propre aux « lumières modernes » du 17ème siècle; rien dans le Guide ne laisse supposer l’existence d’une telle distinction.

Mais si Maïmonide prône une attitude philosophique, il ne remet jamais en cause le primat de la révélation qui commande de philosopher mais ordonne aussi d’interpréter le sens littéral de la Loi si celle-ci contredit la philosophie. Il prévient son lecteur que la seule raison humaine ne permet pas de démontrer et de comprendre toutes les vérités de la Loi.

Pour lui, les miracles ne sont pas des événements inexplicables ou des violations des lois naturelles, Il s'agit plutôt des manifestations de la volonté divine qui doivent être comprises dans un cadre plus large de compréhension philosophique et théologique. Leur signification profonde réside dans leur capacité à transmettre des vérités spirituelles et morales.

Par exemple, il pourrait s’agir d’une série d’événements naturels qui se combinent de manière improbable pour produire un résultat miraculeux. Exemple du passage de la Mer rouge : Moïse savait qu'à certaines heures on pouvait la passer à gué.

Ce type de miracle souligne l’idée que Dieu agit à travers les lois de la nature, plutôt que de les violer. Pourtant, Maïmonide évoque également les miracles surnaturels, qui transcendent complètement les lois naturelles. Ces événements sont considérés comme des interventions directes de Dieu dans le monde.

Pour lui, le prophète est celui qui possède intégralement la foi et la raison. L’émanation de Dieu se répand non seulement sur la faculté rationnelle mais aussi sur la faculté imaginative. Autrement dit, le prophète est toujours supérieur au philosophe, puisque la philosophie ne constitue qu’un moment de la prophétie, Les prophètes utilisaient souvent des paraboles et des métaphores parce que l’individu ordinaire ne peut pas comprendre la vérité sous sa forme pure. Seul le philosophe en est capable, puisque la connaissance métaphysique requiert le perfectionnement de l'intellect et la purification de la personnalité humaine.

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Spinoza

(1632-1677)

Spinoza va s'inspirer de Maïmonide, mais pour le contredire (Descartes est passé par là).

Que reproche Spinoza à cette méthode maïmonidienne de l'interprétation de l'Écriture ? Elle est à ses yeux fantaisiste, nuisible, inutile et même absurde. Pour lui, Maïmonide torture l'Écriture de façon à y découvrir une métaphysique qui n'y est nullement contenue. Procéder ainsi, ce n'est pas interpréter l'Écriture, mais l'accommoder à sa propre fantaisie.

Si Spinoza pense avec Maïmonide que la raison a son rôle dans l'interprétation de l'Écriture, il admet cependant — et c'est le nerf même de sa démonstration — le principe de la séparation absolue de la raison et de la foi. On sait que pour lui, il n’existe rien au dessus de la raison qui peut procurer le « bien véritable et qui puisse se communiquer (…) un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine » (TRE).

Dans son Traité théologico-politique (1670, publié sous un faux nom) Spinoza met au point une méthode nouvelle d'interprétation de l'Écriture par elle- même et elle seule (et non pas par ses commentateurs), En cela il est le fondateur de la critique biblique : Une bonne interprétation de l'Écriture se doit d'être méthodique. Interpréter l'Écriture par l'écriture elle-même, et non pas par ses commentateurs traditionnels (Talmud et Midrash) c'est en faire une étude historique en s'intéressant à ce qui est dit, mais aussi au contexte et à la façon dont les faits sont exprimées. Cela permettra ainsi d'établir le sens plausible du texte, donc de l'intention du prophète. Dans cette perspective, de nombreuses difficultés apparentes de compréhension et même de contradictions entre divers passages du texte sacré pourront être levées. La langue hébraïque devra faire l'objet d'une analyse, en prêtant tout particulièrement attention à toute la polysémie des mots. En effet, les voyelles n'ont été introduites que plusieurs siècles après la rédaction de la Torah : par exemple MTH peut se lire « mitah » (le lit) ou « mateh » le bâton.

Spinoza dit ensuite que le Pentateuque est une réunion de textes divers, et que Moïse n'en est pas l'auteur. Il estime que le Pentateuque forme un tout avec les livres historiques, et ne peut être antérieur à la fin du royaume de Juda (-586 ; aujourd'hui on pense qu'il aété rédigé du temps du roi Joas au 8ème siècle). Puis, il se confronte au aux divergences d'interprétation du texte sacré qui ont parfois entraîné des schismes et même des guerres de religion.

Pour lui le prophète fait appel à l'imagination (le plus bas degré de la connaissance d'après lui) plutôt qu'à la connaissance rationnelle : les prophètes adaptent leurs messages à leur époque et à leur public, ainsi qu'à leur propre tempérament (triste – Isaïe - ou optimiste - Zacharie-). Les miracles sont des phénomènes naturels mal compris ou des récits allégoriques.

Quant aux apôtres, pour lui ce sont des Docteurs plutôt que des prophètes. En cela ils sont plus crédibles que les prophètes de l’Ancien Testament : ils enseignent une vérité universelle et non particulière.

Il fait une distinction entre la loi divine universelle (connue par la raison) et les lois particulières de l'Ancien Testament qui ne concernent que le peuple hébreu. L’Écriture par ses enseignements, ne cherche à obtenir des hommes que l'obéissance ; elle restreint sa doctrine de la nature divine aux notions pouvant servir de règle pratique dans la vie quotidienne des Hébreux dans leur pays. En ce sens le christianisme des débuts et supérieur au judaïsme, puisqu'il offre au monde entier une loi fondée seulement sur deux principes : la justice et la charité.

Spinoza est convaincu que la Parole de Dieu, telle qu'elle s'exprime dans l'Écriture est une Parole d'amour. Pourtant, c'est au nom de l'Écriture que les théologiens, qui prétendent tous la suivre, s'accusent réciprociquement d'hérésie et propagent ainsi la haine.

Le Traité théologico-politique est une œuvre cruciale qui a posé la question des droits de la liberté et, par là, de la philosophie, face à la théologie et à la politique qui prétendent exercer sur elle leur autorité. Son but est la défense de la liberté de pensée et d'expression. Spinoza démontre que cette liberté, loin de menacer l'Etat, est nécessaire à la prospérité. Elle est le fondement du droit naturel et du contrat social. Dans une libre république, chacun a toute latitude de penser et de s'exprimer.

Ce traité a non seulement été une œuvre décisive dans la philosophie politique du XVIIe siècle et encore aujourd'hui pour penser la démocratie, mais il l'a été aussi pour poser la question de la liberté en religion et commencer à conceptualiser la tolérance. Ses analyses philologiques du texte sacré ont également contribué à renouveler la thélogie elle-même, dans sont interprétation de la Bible.

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A la même époque moins savants mais tout aussi opposés aux dogmes  les libertins se livrent à une contestation acharnée de la religion.

Les libertins de cette époque ne sont pas les vacanciers modernes qui passent leurs vacances au Cap d’Agde mais des penseurs libéraux en lutte contre la pensée unique de la religion.

Mais leur mélange de textes libertins voir pornographiques avec leur critique de l’ordre établi et de la religion va les rendre moins audibles.

 

-Le penseur Italien Giordano Bruno condamné au bûcher en 1592 par

l’inquisition pour avoir écrit ;

Ces espèces de religieux qui enseignent au peuple à s’appuyer sur la foi

sans se préoccuper de l’action à la quelle doit tendre toute religion est plus

digne d’être extirpé de la terre tel les dragons et autres animaux,

Quand à l’esprit divin, je n’ai pas compris de quelle  façon il faudrait y croire

-Théophile de Viaux dont le procès suite à la publication de son ouvrage ‘’parnasse satirique’’ un mélange de poèmes plus qu’érotiques et pamphlets antireligieux tient entre 1623 et 1625,Il sera condamné au bûcher en effigie ainsi que ses ouvrages car il a réussi à fuir en Hollande.

-Gabriel Naudé 1600/1653,médecin italien grand passeur du naturalisme Italien car il a étudié à Padou qui est à l’époque le centre de l’incrédulité en Europe.

Dans le livre, le tableau des«inventions et supercheries»où le religieux et le politique se confondent dans la manipulation du peuple Naude dit: et pour parler premièrement de l'érection, si nous considérons quels ont esté les commencemens de toutes les monarchies, nous trouverons toujours qu'elles ont commencé par quelques-unes de ces inventions et supercheries en faisant marcher la Religion et les miracles en teste d'une longue suite de barbaries et de cruautez »

 

-François de la Motte de Vallier mort en 1693, proche de Richelieu

sceptique qui doute de tout…

Guy Patin, médecin auteur du premier traité d’athéisme manuscrit anonyme rédigé en 1659

Citons également Jean de Lafontaine  et  plus tard  Sade

(Pour cette période je me suis appuyé sur l’émission de FC les courants libertins un état d’esprit présentée par Géraldine Muhlmann) que je vous recommande d’écouter en podcast.

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Diderot

Diderot avec les encyclopédistes: d’Holbach, Helvétius, Lametrie qui le premier en 1745 se définit comme bon et franc matérialiste.

 l’Athéisme et matérialisme s’affichent  ouvertement.

Matérialisme et athéisme sont  encore à l’époque de Diderot principalement

des définitions pour condamner, des insultes et mêmes des chefs d’accusation Les dévots utilisent même parfois le terme‘’spinozsisme’’.

Diderot ainsi que les encyclopédistes sont ouvertement matérialistes et athées.

Ils considèrent que la sensibilité est une propriété essentielle de la matière. Pas besoin de Dieu contrairement à Descartes.

Ils pratiquent  un athéisme qui cible ce qu’il faut critiquer refusant la notion de dieu personnel et providentiel,

Tout ce ci est bien affirmé dans le œuvres de Diderot (la religieuse, le rêve de d’Alembert, lettres sur les aveugles,,,,,)

 

Fortement anticlérical Diderot déclare: «Jamais aucune religion ne fut plus féconde en crimes que le christianisme» — comme le prouvent notamment le traitement dont ont été victimes Jean Calas (1762) et le chevalier de La Barre (1766) et la saint Bartélemie. Il accuse aussi la religion d’engendrer la désunion et la haine. 

Ailleurs, il reconnaît cependant: «Le christianisme a peut-être été le seul culte établi dans le monde, qui ait proposé aux hommes des récompenses à venir dignes d’eux

 

Ces idées matérialistes s’affirmeront à partir de la révolution de1789 et sera désormais un courant puissant qui se perpétue jusqu’à nos jours.

 Rouseau ?

L’attitude de  Rousseau est plus ambiguë, il passe du catholisisme au protestantisme suivant les circonstances.

 Il s’oppose à Diderot et d’Holbach plus d’ailleurs par inimité naturelle que par véritable  conviction.

Son point de vu, très proche de celui  d’Augustin  est celui d’une dualité entre  l’aspect moral et l’aspect politique

Pour s’opposer aux encyclopédistes et particulièrement à Diderot et d’Holbach il déclare:

 La philosophie ne peut faire aucun bien que la religion ne fasse encore mieux et la religion fait beaucoup que la philosophie ne saurait faire.

Dans la profession de foi du vicaire savoyard Rousseau traite de la

religion et nous livre le fond de sa pensée et ses doutes, qu’on retrouvera à l’identique chez Jules Lequier:

Pour Rousseau la religion naturelle s’oppose à la religion civique.

 

 

Le vicaire savoyard et représentatif de ce contexte ; il est assailli par le doute :

’Ce qui redoublait mon embarras était qu’étant né dans une église qui décide de tout qui ne permet aucun doute un seul point rejeté me faisait

rejeter tout le reste et, l’impossibilité d’admettre tant de décisions absurdes me détachait aussi de celles qui ne l’étaient pas. En me disant croyez, on m’empêchait de rien croire’’,

Après de multiples tentatives pour sortit par la raison de son doute radicale le vicaire parvient à une solution : écouter sa voix intérieure :

 

1789 mettra tout le monde d’accord en s’attaquant aux religions catholique protestantes et juives  en créant  les cultes révolutionnaires sorte de  religions civiles comme le culte de la raison ou celui de l’être suprême ,,

Ces cultes ne survivront pas à la restauration et ne pénétreront pas en Europe: Kant et Hegel ne renieront pas la pensée religieuse chrétienne et l’exprimerons au travers de leur philosophie.

Chateaubriant dans toutes ses œuvre et principalement Génie du christianisme sera le chantre de la religion rétablie.

 

Les temps modernes le rationaliste.

On aurait pu espérer que le rationalisme , la pensée scientifique et bien sur le marxisme rangeraient définitivement  les religions  au rang des contes et légendes.

Il n’en est rien.

¨Pourtant  comment croire en la religion et au dieux qui ne se trompent

jamais face aux découvertes scientifiques mais aussi  face aux atrocités des guerres  et massacres dont  nous sommes coutumiers.

Jusqu’à la fin de la guerres de 39/45 on est dans le doute,

Pour  illustre ceci prenons trois exemples:

JULES LEQUIER

Tout d’abord Jules Lequier dont nous vous avions parlé Ariane et moi lors de

notre sujet sur la liberté, philosophe chrétien du 19eme siècle qui dans ces recherches sur la liberté s’est trouvé confronté à des remises en cause de sa foi sincère ce qui l’a empêché de publier ses pensées qui ont été publiées de manière posthume par Jean Wahl spécialiste  de  Kierkegard   qui disait que Lequier était le Kierquegard français.

Citons Jean Wahl parlant de Lequier :

‘’Tiraillé entre les appels de la foi et ceux de la raison critique son grand dessin a coulé avec lui, il n’a jamais pu affirmer la vérité première et décisive qui aurait apporté une caution à sa méthode justificative de la vie. Devant moi dit Lequier  est le vide, ai-je donc supprimé jusqu’au dernier de mes points d’appui ?

 

XAVIER ZUBRI

Évoquons également Xavier Zubri considéré comme le plus grand philosophe espagnol du 20eme siècle.Entré au séminaire en 1917 ordonné prêtre en 1921 , il obtient la chaire de d’histoire et de philosophie à l’université de Madrid  . Dans ce cadre afin de

rencontrer les philosophes en vue de son temps il part à l’université de Fribourg pour rencontrer Heidegger et Husserl.

Il en revient transformé.

A son retour il se sécularise, se marie et renonce à sa foi.

Citation tirée de son ouvrage  CINQ SAISONS DE LA PHILOSPHIE ;

Dieu n’est pas l’une de ces réalités, comme les pierres ou les arbres, sur lesquelles l’homme tombe dans sa vie.

Née de la destruction de la théologie par la métaphysique, la philosophie positive a tenté de systématiser la sagesse vulgaire du bon sens,(la religion) en l’amenant à connaître scientifiquement  le  cours des événements et à établir un régime social sur lequel l’humanité puisse se fonder définitivement.

C’est la connaissance scientifique de l’Univers en tant que phénomène observable et vérifiable. Et cette raison scientifique, érigée en raison publique, est la philosophie scientifique comme sagesse universelle ; ou, comme le dit Auguste Comte c’est la philosophie première.

BERGSONLui ne doute pas , dans les  DEUX SOURCES DE LA MORALE ET DE LA RELIGION (1932) il explique:

Les hommes se sont toujours tournés vers la religion pour se rassurer et vaincre leurs angoisses. Se rassurer par rapport à l'idée de la mort et imaginer l'immortalité. C'est la "fonction fabulatrice" : l'intelligence a une fonction de créer de grandes légendes, des fables. L'homme a besoin d'espérer.

A l'intérieur de chaque religion, il y a une religion dynamique qui vient concurrencer la religion statique. Elles donnent naissance à des individus exceptionnels qui vont donner à la religion une dimension exceptionnelle : les grands mystiques que toutes les religions ont donné à l'humanité.

Pour Bergson, le + haut mysticisme appartient néanmoins au christianisme : St Thérèse d'Avila, St Jean de la Croix, St François d'Assise, Jeanne d'Arc. Ils introduisent la notion d'amour, qui ne fait qu'un avec la morale ouverte. Dieu est la source de l’élan vital.

A la fin de sa vie il veux se convertir au catholicisme mais ne le fera par solidarité avec les juifs  persécutées,

 

Après la deuxième guerre mondiale plus de doute le, pas  besoin de religion pour les philosophes:

Sartre et l’existentialisme,

Levi Strauss et le structuralisme. CLS  est un cas très significatif des philosophes du 20eme car petit fils de rabbin, élevé dans le judaïsme, dans aucune de ses œuvres il ne fera allusion à une quelconque religion sauf pour critiquer durement l’islam de manière prémonitoire comme je l’avais déjà mentionné ici même en février 2023 (le temps passe vite..).

Par contre il intéressera aux religions orientales et aux chamanisme sujet que j’espère pouvoir vous présenter à une prochaine séance si notre présidente m’y autorise.

Le titre sera chamanisme religion ou superstition?( c’est tout ce qu j’ai fait pour l’instant)

 

Et bien sur nos reconstructeurs: Derrida , Bourdieu, Foucault et notre nouvel ami Deleuze.

Dans son  ABCEDAIRE à D pas de Dieu mais Déconstruction à R pas de religion mais Résistance (à quoi on se le demande)

Pour nos philosophes du 20eme la seul religion qui trouve parfois grâce à leur yeux c’est le marxisme et encore.

Alors  ça y est ! on peut définitivement se passer de la religion pour philosopher tranquille?

Pas si sur, pour se faire une idée voyons cette photo prise à la FNAC de Trouville que je vous ai fait passer.

Que remarquez vous?

 Comme vous le voyez dans le département  des livres de la FNAC il y a un grand rayon Religion et aucun rayon philosophie.

 

Alors assiste t-on au grand retour de la religion? A voir le développement de l islam, des cultes évangélistes aux états unis  le retour des intégristes de tout poil il semble que les philosophes ont perdu la partie !

 

A vous de  dire ce que vous en pensez.,et pour conclure cette citation attribuée à Woody Allen:

Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre? Il préparait l’enfer pour ceux qui osent faire des débat comme celui d’aujourd’hui.

 

 

 

 

 

LES DEUX SOURCES DE LA MORALE ET DE LA RELIGION (1932)

Morale close : celle qui ne s'applique qu'à un seul groupe humain Morale ouverte : s'applique à tous les humains Le héros (Socrate, Jésus, tous 2 tués) est celui qui vient briser la morale close

Les hommes se sont toujours tournés vers la religion pour se rassurer et vaincre leurs angoisses. Se rassurer par rapport à l'idée de la mort et imaginer l'immortalité. C'est la "fonction fabulatrice" : l'intelligence a une fonction de créer de grandes légendes, des fables. L'homme a besoin d'espérer.

La morale close Donne naissance à la "religion statique". Sépare les groupes humains parce que chacun d'eux est certain d'avoir la vraie religion.

Mais à l'intérieur de chaque religion, il y a une religion dynamique qui vient concurrencer la religion statique. Elles donnent naissance à des individus exceptionnels qui vont donner à la religion une dimension exceptionnelle : les grands mystiques que toutes les religions ont donné à l'humanité.

Pour Bergson, le + haut mysticisme appartient néanmoins au christianisme : St Thérèse d'Avila, St Jean de la Croix, St François d'Assise, Jeanne d'Arc. Ils introduisent la notion d'amour, qui ne fait qu'un avec la morale ouverte.

Le mystique est celui qui a fait l'expérience du dépassement de la clôture. Ils sont allés à la rencontre de Dieu, c'est-à-dire à la source de l'élan vital. Quand il a fait cette expérience, il est passé définitivement du côté de la morale ouverte. Pour lui, les êtres vivants ont vocation d'être unis dans l'amour.

Relève d'une paix intérieure, d'une sérénité, d'un amour profond de ce qu'est la vie (contrairement à la superstition des morales closes). A son contact, les inquiétudes tombent d'elles-mêmes. C'est grâce à lui que les sociétés vont s'ouvrir. La mort n'est plus un problème : elle est vue comme une partie de la vie.

Nos sociétés modernes sont parfaitement conscientes de ce qu'est la morale ouverte, elles l'approuvent, mais cependant elles restent attachées à la morale close. Le mystique n'est pas forcément pris au sérieux dans les sociétés modernes. Si le Christ revenait parmi nous, on dirait qu'il s'agit d'un fou, d'un charlatan, d'un imposteur. Les premiers à le critiquer seraient les croyants eux-mêmes, car ils l'accuseraient de sacrilège.

La violence perdurera dans le monde, et sera indexée au progrès technique qui lui en donne les moyens, tant la morale ouverte ne sera pas présente. Le monde du 20ème siècle considère la technique comme la réponse ultime à tous ses problèmes : elle est censée libérer l'homme de toutes ses contraintes matérielles et l'aider à produire toujours + de richesses.

Mais livrée à elle-même, la technique ne peut apporter que des outils, utiles, mais sans profondeur vitale, celui aggrave toujours la morale close, et le risque d'une guerre totale.

Mais nous pouvons nous organiser pour diminuer la puissance de ce qui, dans la vie, est mortifère = notre tendance à nous retourner sur nous-même.

"L'univers tout entier est une machine à faire des dieux". Mais il appartient à l'humanité de savoir ce qu'elle veut : vivre comme l'animal dans une société close ou de s'ouvrir à la morale ouverte. Sinon, l'humanité disparaîtra.

L'homme peut accéder à une forme d'éternité et d'infini par l'amour qu'il porte à la vie. Mais il peut aussi disparaître par la haine et l'instinct de clôture.

Conclusion du livre : "L'humanité gémit. A demi écrasée sous le poids des progrès qu'elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d'elle. A elle de voir d'abord si elle veut continuer à vivre, à elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement ou fournir en outre l'effort nécessaire pour que s'accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l'univers, qui est une machine à fair

 

 
 
 

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